L’appartement de l’Empereur occupe une aile du château bâtie vers 1730 sur les bases de la courtine médiévale, à l’initiative de Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse (1678-1737). Il est ensuite plusieurs fois remanié, d’abord par Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (1725-1793), puis par Louis XVI (1754-1793), qui achète le domaine en 1783 et y installe un appartement de jour destiné à la reine Marie-Antoinette (1755-1793).
Dans les années 1810, Napoléon Ier (1769-1821) confie à l’architecte Auguste Famin (1776-1859) l’aménagement de l’appartement tel qu’il se présente encore aujourd’hui : trois pièces en enfilade comprenant une antichambre accessible depuis l’escalier Renaissance, une chambre et une salle de bains, point d’orgue de l’ensemble. Cette dernière offre une composition et un décor peint d’une grande richesse, particulièrement représentatifs des réminiscences pompéiennes réinterprétées sous l’Empire. La salle de bains se compose d’une cheminée et d’une baignoire en cuivre étamé, installée à l’emplacement d’une ancienne alcôve transformée en arc de triomphe, orné dans ses écoinçons d’une Renommée et d’une Victoire en relief. Les ébrasements de l’arcade, encadrant la baignoire, sont garnis de deux glaces qui démultiplient l’espace à l’infini tout en offrant l’illusion visuelle d’un portique. Les murs, quant à eux, sont habillés de panneaux peints sur fond ocre, figurant des trophées à la gloire du nouveau régime, encadrés d’ornements à l’antique et d’insignes impériales.